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les feux de l'amour en Syrie

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Omar Souleyman - Bahdeni Nami
Monkeytown - La Baleine :

"Avec un nouvel album frénétique et sensuel, boosté par des pointures electro, le plus fantasque des Syriens brave les tragédies avec ardeur. Critique. Depuis 2012, la ville d’Hassaké, au nord-est de la Syrie, proche des frontières turque et irakienne, constitue un épicentre du conflit qui déchire le pays. Les soldats de l’Armée de libération syrienne, les combattants kurdes, ceux de Daesh et les troupes gouvernementales de Bashar al-Assad qui s’en disputent le contrôle ont provoqué un exode massif de sa population. Parmi ceux qui sont partis, Omar Souleyman, sans doute le chanteur issu du monde arabe le plus populaire sur la scène internationale à l’heure actuelle.

Réfugié en Turquie, Omar n’a pas fait que changer de pays. Il a aussi changé de lunettes, passant des Ray-Ban Aviator aux Balorama. Il a changé de label après avoir quitté les Londoniens de Ribbon Music pour les Berlinois de Monkeytown Records. Etant donné que sur cette nouveauté il change de producteur pratiquement à chaque morceau, on envisageait une sévère rupture de style. Pas du tout.

La contribution de quelques émirs de l’electro (Four Tet, Gilles Peterson, Modeselektor…) ne modifie en rien les fondamentaux. Tout juste donnent-ils à la dabke, le style dansant de sa région d’origine, le coup de boost qui l’installe définitivement sur le dance-floor mondialisé aux côtés du raï, de la jeel égyptienne et du manele des Balkans.

Une nuance s’invite cependant : le clavier Korg de Rizan Saïd, au son stridulant à la fois cheap et kitsch, partage désormais la vedette avec le saz, le luth à long manche que joue électrifié Khaled Youssef, sur les maqams sollicités. Ce qui donne à l’ensemble un surcroît de frénésie, quelque chose qui met cette musique furieusement festive à égale distance d’une techno de village mésopotamien jouée sous Captagon et d’un blues resté sauvage à la Hound Dog Taylor.

On aurait pu croire qu’étant donné le contexte Omar se serait épanché un tant soit peu sur les conséquences de la guerre. Mais non. On ne sait s’il fait l’autruche ou si, à la manière d’un des personnages de La Peste de Camus, il a choisi de témoigner d’une certaine obstination à ne pas renoncer au bonheur malgré les atrocités, mais ce disque a quelque chose de scandaleusement insouciant. Par exemple sur Bahdeni Nami : “Veux-tu dormir dans mes bras, tes lèvres se mélanger aux miennes. Mon cœur t’aime tant qu’il me laisse désarmé.” Moralité : faites l’amour, pas la guerre ! Yalla Yalla !"

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