Comme en été les torrents fondus se mettent à couler des glaciers. Chacun de nos mots - à ces moments que nous appelions vides - chaque mot était léger et vide comme un papillon : le mot, de l'intérieur, voltigeait contre la bouche, les mots étaient dits, mais nous ne les écoutions pas car les glaciers fondus faisaient beaucoup trop de bruit en ruisselant. Au milieu du fracas liquide, nos bouches remuaient en parlant, et en vérité, nous ne voyions que le mouvement de nos bouches mais nous ne les écoutions pas - nous regardions la bouche de l'autre, la voyant parler, et peu importait que l'on écoute ou non, oh, au nom de Dieu, peu importait.
Et pour notre part, il nous suffisait de voir que la bouche parlait, et nous riions car nous y faisions à peine attention. Et cependant nous appelions ce non-écouter désintérêt et manque d'amour.
Mais en vérité, combien nous parlions ! Nous disions le néant. Et cependant tout scintillait, comme lorsque de grosses larmes ne se détachent pas des paupières, c'est pour cela que tout scintillait.
Clarice Lispector : la passion selon G.H.
tags : Baudelaire, le serpent qui danse, Colombe
Mot-clé - poeme
Comme en été les torrents fondus se mettent à couler des glaciers
Arthur Rimbaud : Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs
Le bateau ivre, 1871
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Dans le vieux parc solitaire et trempé, Deux formes ont tout à l'heure passé. - Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir ! - L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir
Paul Verlaine : Colloque sentimental,1869
posons les personnages
Pour faire le portrait d'un oiseau, Jacques Prévert
Faut-il qu'il m'en souvienne, La quête venait toujours après la messe
Billie Eilish Tits / Guillaume Apollinaire, Le Pont Mirabeau
"Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure"
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